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History

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La critique architecturale

Aspects historiques

L’architecture n’échappe pas au discours critique qui se développe dans les arts à partir du XVIIe siècle et prend son essor au XVIIIe siècle. Non seulement les connaisseurs se prononcent sur les projets des architectes, mais ils n’hésitaient pas non plus à publier leurs idées sur les arts en général. L’architecture publique s’inscrit donc, à partir du milieu du XVIIIe, siècle dans un réseau serré d’opinion et de débats.

Si à la fin du XVIIIe siècle, des marchands experts, véritables connoisseurs se démarquèrent des critiques littéraires et des artistes pour produire un discours sur l’art qu’ils diffusaient dans les catalogues de ventes, ce phénomène s’était peu développé dans le domaine architectural. L’architecture relevait alors plutôt de l’édilité et les citoyens s’appropriaient la discussion sur la question de l’embellissement des villes notamment, comme l’a remarquablement montré Jean-Louis Harouel (1993).

Par ailleurs, le renouveau critique qui est attaché à l’émergence de la génération romantique (@todo), se rencontre peu dans le domaine architectural resté plus attaché à la tradition et aux formes classiques notamment dans le domaine de l’architecture publique. D’ailleurs, les compte-rendus de salons ne font pas transparaître des discussion aussi sensibles sur le style architectural avant 1840.

La critique de l’architecture publique

Les débats de l’Académie royale d’architecture, fondée au XVIIe siècle, avaient sans doute forgé l’habitude de discuter de l’architecture en d’examiner tant les dispositions architecturales d’un projet que ses qualités esthétique. Il nous semble pourtant que la critique développée au sein du Conseil des bâtiments civils diffère quelque peu du discours académique en raisons des finalités auxquelles répond l’action de l’institution. À la différence de l’institution royale, il s’agit non pas de dessiner le périmètre théorique de l’architecture mais plutôt de déterminer, au cas par cas, les avantages et les inconvénients pour le gouvernement dans une perspective d’équipement (Epron 1974, Teyssot 1974, Chateau 2016).

  • Comment s’énonce le débat critique au sein du Conseil des bâtiments civils, de quelle manière l’étudier ?
  • La critique au Conseil des bâtiments civils est-elle assimilable à celle déployée dans la presse ou à l’occasion du salon à la même époque ?

Qui sont les critiques

Il est évidemment intéressant de s’intéresser à l’identité des critiques. Ceux-ci sont des littérateurs, des connaisseurs ou des experts. Pour que la critique puisse échapper au strict cadre des spécialistes, suppose que l’art appartienne à une culture commune.

La multiplicité des pratiques critiques

Compte-rendu de l’actualité, analyse historique ou esthétique de l’architecture destiné à des spécialistes, ou analyse des usages sociaux de l’édifices, loin de s’exclure mutuellement ces diverses pratiques critiques se superposent parfois. Selon la généalogie dans laquelle on l’insère, qu’elle soit issus de l’effort théorique ou doctrinale, ou de l’émergence d’une presse spécialisée dédiée, se dégage deux conceptions distinctes de la critique : l’une qui se rattache aux investigations théoriques et l’autre qui relève de la pratique de la chronique. À la première correspond un genre littéraire de la critique littéraire caractérisée par les salons ou même les écrits de John Ruskin. Dans sa seconde acception, la critique emprunte ses modèles d’interprétation et ses notions à l’histoire de l’art et à l’esthétique. La critique invoque alors les facteurs urbains, économiques et sociologiques et mobilise "des critères « positifs » comme l’analyse de la commande, de la construction ou des types subordonnés aux fonctions des édifices" (Jannière et Devillard).

Le jugement architectural d’après Peter Collins

Critiquer, c’est examiner (krinein), et c’est aussi juger : rapporter un prédicat à un sujet, une qualité à une substance, etc. (Payot 2005)

Le jugement architectural