Ce contenu est tiré des notes personnelles de Thomas ESCURE sur sa formation à la sécurité du travail et avec son aimable autorisation.
Le Sauveteur-Secouriste du Travail (SST) est un auxiliaire de prévention. Son but est de prévenir et d'éviter la survenue de l'accident (et/ou de la maladie professionnelle).
La prévention a plusieurs objectifs :
- Éviter les risques.
- Connaître / évaluer les risques ne pouvant être évités.
- Combattre les risques à la source.
- Adapter le travail à l'homme, pas l'inverse.
- Tenir compte de l'évolution de la technologie.
- Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l'est pas / ce qui l'est moins.
- Donner la priorité aux protections collectives sur les protections individuelles.
- Donner les instructions nécessaires aux agents.
Un risque est constitué en fait de toute situation dangereuse ou potentiellement dangereuse. En règle générale, il s'agit de prévenir ces situations.
Pour qu'il y ait une situation dangereuse, il suffit qu'il y ait un danger et une personne.
Pour qu'il y ait un accident, il faut qu'il y ait une situation dangereuse et un événement déclenchant. Celui-ci sera imprévisible.
Les quatre paramètres de l'accident sont :
- Problèmes humains (d'ordre psychologique).
- Ignorance du danger.
- Non-respect des règles/consignes de sécurité.
- Dysfonctionnements techniques.
Au quotidien, un SST doit prêter attention au risque, occasionné notamment par sa simple présence dans un environnement au sein duquel se trouve(nt) un ou plusieurs danger(s) persistant(s) : objets en hauteur, armoires électriques, circulations encombrées, outils...
Les dangers persistants sont des dangers constamment présents dans le quotidien professionnel. Vous y êtes immanquablement exposé. Il faut donc en être conscient et particulièrement attentif surtout en raison du caractère de banalité dont l'habitude peut les revêtir.
Ces dangers peuvent être d'origines mécanique, électrique, thermique, atmosphére irrespirable...
En plus de l'accident, on cherche aussi à éviter la maladie professionnelle.
Différence majeure entre l'accident de travail et la maladie professionnelle : la temporalité.
Par ailleurs, pas besoin d'événement déclenchant pour que le maladie professionnelle soit (progressivement) occasionnée.
La maladie professionnelle entraîne souvent une invalidité.
Le SST est désigné par son employeur et est volontaire :
- Pour porter secours à toute personne accidentée : Comme tout citoyen, le SST intervient dans toute situation nécessitant qu'on porte secours, en dehors de son activité professionnelle. A minima, cette intervention consiste à appeler les secours (15 ou 18).
- Pour prévenir : il participe à l'effort de prévention dans le cadre de son activité professionnelle.
Il est important que le secouriste connaisse l'emplacement du matériel de secours sur son / ses lieu(x) de travail (placard / boîte / trousse à pharmacie, défibrillateur...) et qu'il en vérifie régulièrement le contenu.
En situation d'accident, le SST ne va pas soigner la victime : il n'est pas médecin, et ne doit pas « s'improviser » tel. Le SST doit faire en sorte que l'état de la victime ne s'aggrave pas avec les moyens qui sont à sa disposition.
En situation d'accident, le secouriste est le « premier répondant » : c'est la première personne à intervenir. Il est présent et actif jusqu'à l'arrivée des secours professionnels.
Il y a 3 limites à l'intervention du secouriste :
-
Limite de temps. Notamment le temps de latence entre le moment où survient l'accident et le moment où le secouriste va être capable de se comporter de façon adéquate. Ce temps de latence est dû à l'effet de surprise (l'accident est imprévisible), au possible effet de choc, au fait de ne pas être fréquemment en situation d'accident (contrairement, par exemple, à un pompier).
-
Limite d'espace. Par exemple, en tant que secouriste, je ne dois pas me déplacer avec un véhicule d'un site à un autre pour porter secours à une victime ; je laisse dois laisser les collègues à forte proximité de la victime intervenir.
-
Limite de moyens. Il s'agit surtout ici de compétences et de matériels.
Le secouriste endosse la responsabilité d'essayer de faire quelque chose, mais au regard des limites de son exercice il n'a pas d'obligation de résultat.
Lorsque le secouriste arrive dans un lieu où vient de se poduire un accident, ses actions doivent répondre, dans l'ordre, aux besoins suivants :
(PREFAS)
PRotéger Examiner (Faire) Alerter Secourir
Peut-on isoler le danger ? Si oui : Baliser Si non : Peut-on soustraire la victime au danger identifié ?
Si oui : réaliser un dégagement d'urgence.
- PRotéger
En arrivant sur une situation de post-accident, attention : le stress réduit la vision périphérique. Ne pas hésiter à tourner la tête pour chercher des informations.
On se pose les questions suivantes :
-
Que s'est-il passé ? Observer l'environnement, questionner la victime (si elle est consciente) et les éventuelles autres personnes présentes.
-
Persiste-t-il un danger ? Si oui : Peut-on supprimer le danger ? Si non : Peut-on isoler le danger de façon permanente ?
Il faut protéger pour éviter le suraccident.
Il convient donc de : 1. Supprimer le danger. Si plus de danger, plus de risque d'accident. Si pas possible, 2. Baliser (avec tous les moyens possibles). Si pas possible, 3. Soustraire la victime au danger. En effectuant un dégagement d'urgence.
Le dégagement d'urgence est une manœuvre exceptionnelle. Il est permis seulement si les conditions suivantes sont requises.
La victime doit être en situation de danger :
- vital
- réel
- imminent
- incontrôlable.
Pour opérer un dégagement :
- On emprunte le chemin par lequel on a pu accéder à la victime (si l'on est arrivé par ici, on doit pouvori repartir par ici ; les autres chemins possibles sont incertains).
- Si la victime se présente à moi du côté de ses pieds : Je saisis avec mes deux mains les chevilles de la victime, et la fait glisser sur le sol.
- Si la victime se présente à moi du côté de sa tête : Je saisis avec mes deux mains les poignets de la victime par l'intérieur des bras, et la fait glisser sur le sol, si possible en protégeant sa tête.
- Examiner (la victime)
L'examen permet notamment de savoir quels gestes de secours je vais pouvoir effectuer pour éviter une aggravation de l'état de la victime en attendant l'arrivée des secours professionnels.
Chronologie de l'examen (les 3 R) :
- Réponse (orale) ? (poser des questions)
Si non, - Réaction (mouvements suite à sollicitations) ? (demander de serrer la main, battre des paupières...) Si non, - Respiration ?
Si la personne n'est pas consciente (pas de réponse, pas de réaction), si elle est sur le ventre il faut opérer un retournement ; ceci pour :
- prévenir / éviter l'asphyxie ;
- pouvoir examiner la respiration de la victime.
Pour effectuer un retournement :
- je place la main de la victime qui se trouve du côté où est tournée sa tête vers le "bas" en étendant son bras le long de son corps ;
- je place la main de la victime qui se trouve du côté opposé où est tournée sa tête vers le "haut", en allongeant son bras ;
- je me place du côté opposé à celui où est tournée la tête de la victime ;
- je tire la victime vers moi pour effectuer le retournement, en plaçant l'une de mes mains sur sa hanche, l'autre son épaule ; cette seconde main opérera un maintien de nuque au moment adéquat.
La victime étant sur le dos ou en position semi-assise, il faut avant tout dégager les voies respiratoires aériennes :
- en faisant basculer la tête de la victime vers l'arrière (l'une de mes mains sur son menton, l'autre sur son front) ;
- en lui ouvrant la bouche.
Pour évaluer si la victime respire, 3 points de contrôle :
- Je la sens respirer (flux d'air sortant des narines / de la bouche)
- Je l'entends respirer
- Je la vois respirer (son ventre et / ou sa poitrine se soulève.
Si la personne respire, je l'installe en Position Latérale de Sécurité, afin de lui permettre de continuer à respirer.
La mise en Position Latérale de Sécurité (PLS)
La PLS est effectuée sur une victime qui a perdu connaissance, pour lui permettre de continuer à respirer.
Eléments les plus importants de la PLS
- La victime doit être positionnée sur le côté,
- elle doit être installée de façon stable,
- elle doit avoir la bouche ouverte ;
- je dois m'assurer que la victime continue à respirer.
Réalisation d'une mise en PLS
- Je positionne le bras de la victime qui est de mon côté à 90° relativement à son tronc, et son avant-bras à 90° relativement à son bras ;
- Avec ma main du côté de sa tête, je ramène la main de l'autre côté de la victime contre sa joue opposée (vers moi) ;
- Avec ma main du côté de ses pieds : je place celle-ci derrière son genou opposé ;
- Je fais pivoter la victime en la tirant vers moi avec la main que je viens de placer derrière son genou ;
- Je plie le genou derrière lequel j'avais placé ma main, de manière à ce que la jambe de la victime forme un angle de 90° ;
- J'ouvre la bouche de la victime en appuyant sur sa machoire inférieure ;
- Je m'assure que la victime continue à respirer jusqu'à l'arrivée des secours professionnels.
Pour un nourrisson, la PLS consiste simplement à ce que celui-ci soit installé sur le côté dans les bras du SST.
Si la personne ne respire pas, elle est en arrêt cardio-respiratoire ; j'effectue alors un massage cardiaque, pour rétablir artificiellement une respiration et une circulation sanguine efficaces.
Une fois l'examen terminé : 3. Faire Alerter ou Alerter.
Pour alerter ou faire alerter, on appeller l'un des numéros de téléphone suivants : 18 (pompiers) 15 (SAMU/SMUR) 112 (numéro d'urgence européen)
Si c'est possible, il est préférable de faire alerter par un témoin.
Forme et contenu du message d'alerte :
- Nom et prénom de l'appelant
- Lieu de l'accident
- Nature de l'accident
- Nombre de victimes
- Etat des victimes
- Gestes effectués / prévus par le secouriste
- Ne jamais raccrocher le premier (attendre que notre correspondant nous demande de raccrocher)
- S'assurer que l'alerte a bien été donnée (que l'on a reçu les informations / instructions pour la suite)
Si l'alerte est faite par un témoin :
- donner à celui-ci un maximum d'éléments du message à transmettre,
- puis (avant l'appel téléphonique) vérifier avant l'appel que le témoin a bien compris le message,
- puis (après l'appel téléphonique) s'assurer auprès du témoin que le message a bien été transmis, et lui demander quelles informations / instructions ont été données par les secours.
Si besoin, envoyer une personne (témoin) au-devant des secours pour aider à accéder à la victime.
- Secourir
Après l'alerte, dans la mesure du possible il faut effectuer les gestes de secours appropriés à l'état de la victime.
Saignement
- La victime saigne abondamment
Si la victime saigne abondamment, il y a hémoragie externe. Cela suppose qu'il y a coupure d'une artère externe :
- carotide,
- intérieur des bras,
- intérieur des cuisses.
Résultat à atteindre : arrêter le saignement.
Pour cela, comprimer l'origine du saignement, par la compression ou l'auto compression.
Comprimer avec la paume de la main (protégée si possible) ou avec un pansement compressif (s'il y en a un à proximité). Si le pansement compressif n'est pas assez efficace, appuyer avec la paume de la main sur le pansement.
Si la compression d'un membre est inefficace ou impossible, mettre en place un garrot en amont de la plaie pour arrêter le saignement. En l'absence d'un dispositif spécialement adapté, utiliser un morceau d'étoffe issu d'un vêtement, une sangle d'arrimage...).
Cas particulier du saignement de nez : Demander à la victime de s'asseoir, de pencher la tête en avant et de se moucher vigoureusement. Puis lui demander de se comprimer les narines pendant 10 minutes.
- La victime se plaint d'une plaie qui ne saigne pas abondamment
Dans le cas d'un saignement peu abondant, aucune artère externe n'est touchée. Il faut cependant identifier la gravité de la plaie.
Celle-ci peut être grave :
- En raison du mécanisme d'apparition de la plaie ;
- En raison de sa localisation.
Résultat à atteindre : éviter toute aggravation de la plaie.
Plaies simples :
- se laver les mains ;
- se protéger du contact sanguin ;
- nettoyer le plaie ;
- désinfecter (si présence de matériel approprié).
Plaies graves :
Pour une plaie grave, installer la victime dans la position la plus adaptée.
S'il y a présence d'un corps étranger dans la plaie, ne pas le retirer (cela pourrait entraîner l'aggravation de la plaie).
S'il y a plaie au thorax, installer la victime en position semi-assise.
S'il y a plaie à l'abdomen, respecter la position de la victime ou, s'il faut changer de position, installer la vitime à plat dos, jambes surélevées.
S'il y a plaie à l'oeil, allonger la victime et lui demander de fermer les yeux et de ne pas bouger la tête.
S'il y a section d'un membre, protéger le moignon et récupérer puis conditionner le membre sectionné : l'envelopper dans une compresse, un papier ou un tissu propre.
Puis, dans l'idéal :
- mettre des glaçons et un peu d'eau dans un premier sac plastique fermé et étanche ;
- placer le membre sectionné (conditionné) et le premier sac dans un second sac plastique fermé.
Dans tous les cas, installer la victime en position d'attente et la protéger du froid, du chaud, des intempéries.
Etouffement / obstruction des voies aériennes (par un corps étranger)
Résultat à atteindre : désobstruer les voies aériennes.
- Etouffement
Quand il y a étouffement, plus aucun bruit ne provient de la bouche / gorge de la victime.
Deux manipulations possibles :
-
Victime debout, penchée en avant. Je me place sur un côté de la victime. Je place une main en-dessous de la gorge de la victime, avec l'autre main je frappe vigoureusement la victime entre les homoplates (avec le plat de la main), de 1 à 5 fois.
-
Victime debout. Je me place derrière la victime. Je place l'un de mes poings (et mon autre main en renfort) sur le nombril de la victime. J'effectue des compressions successives à partir du nombril de la victime, en diagonale, en remontant et tirant vers moi. 1 à 5 compressions.
Sur un nourrisson :
-
Je m'assieds. J'installe le nourrisson couché à plat ventre sur l'une de mes jambes. Je maintiens le menton du nourrisson avec deux doigts de ma main gauche (en laissant passer l'air et le corps étranger qui obstrue les voies aériennes). Je frappe avec le haut de ma paume (main droite) entre les homoplates, de 1 à 5 fois.
-
Je m'asseoie. J'installe le nourrisson couché sur le dos sur mes jambes. Je maintiens la nuque et la tête du nourrisson avec ma main gauche. J'appuie / j'enfonce deux doigts de ma main droite au centre de sa cage thoracique, de 1 à 5 fois.
En cas d'obstruction partielle des voies aériennes (émission de sons avec la gorge) :
- On installe la victime dans la position qui lui est la plus confortable.
- On encourage la victime à tousser / pousser le corps étranger vers l'extérieur par elle-même.
- On appelle les secours, et en attendant leur arrivée on réconforte la victime et on surveille sa respiration.
La victime se plaint d'un malaise
Résultat à atteindre : mettre au repose, prendre un avis médical.
Les signes d'un malaise :
- Douleurs dans la poîtrine et/ou l'abdomen
- Difficulté à respirer
- Sueurs abondantes et/ou sensation de froid
- Maux de tête sévères sans cause apparente
- Perte ou diminution de la vue
Il convient d'écouter et de questionner la victime. Informations à recueillir :
- Age
- Première occurence des symptômes ?
- Endroit(s) douloureu(x), type(s) de douleur
- Traitement médicamenteux ?
Ensuite :
- Appeler les secours ;
- Surveiller la victime ;
- Couvrir la victime pour prévenir une baisse de sa température corporelle ;
- Parler à la victime pour la réconforter.
En cas de survenue d'une perte de connaissance, j'allonge la victime sur le sol, je dégage ses voies respiratoires et je relance un appel aux secours (15) car la situation a changé.
ATTENTION : Ne jamais donner un médicament à une victime de malaise ou d'un quelconque accident ; il s'agit d'un acte médical, qui engage ma responsabilité. Cela peut aggraver l'état de santé de la victime et/ou m'être reproché.
Accident Vasculaire Cérébral (AVC)
La circulation sanguine est interrompue.
Brûlure
Résultat à atteindre : éviter une aggravation de la brûlure.
Trois types de brûlure : d'origines thermique, électrique, chimique.
Dans tous les cas (sauf si perte de connaissance), amener la victime vers un point d'eau courante.
Les brûlures sont scindéees en brûlures simples et brûlures graves.
La brûlure est considérée comme grave :
- s'il y a présence de cloques sur le visage ou le cou ;
- si la surface de la zone brûlée dépasse la moitié de la paume de la main de la victime.
Il convient d'arroser la brûlure pour l'empêcher de s'étendre, avec de l'eau tiède ou froide (pas d'eau glacée), puis d'appeler les secours (15) s'il s'agit d'une brûlure grave.
S'il s'agit d'une brûlure simple, il faut conseiller à la victime d'aller rapidement consulter un professionnel de santé.
En cas de brûlure électrique :
- Arroser la zone brûlée visible ;
- Demander un avis médical en appelant le 15 et suivre les consignes données ;
- Allonger la victime et lui parler régulièrement.
Suite à un choc électrique, il est recommandé de faire effectuer un électrocardiogramme (ECG).
En cas de brûlure chimique :
- rincer la zone brûlée en arrosant la partie mouillée ou imprégnée de produit chimique (un ruisselement est préférable à un aspertion directe) en utilisant un extincteur vert s'il y en a un à proximité, ou de l'eau à température ambiante ;
- Déshabiller la victime en se protégeant contre le produit chimique ;
- (Faire) alerter ;
- Surveiller l'état de la victime ;
- Protéger et réconforter la victime.
En cas de projection de liquide chimique dans l'œil, rincer abondamment.
En cas de brûlure interne par ingestion ou inhalation, placer la victime en position semi-assise pour faciliter sa respiration et appeler les secours (15).
La victime se plaint d'une douleur empêchant certains mouvements
Objectif : empêcher une aggravation de la fracture supposée (ou traumatisme).
A la suite d'un coup à la tête, une atteinte au cerveau est toujours possible.
En cas de douleurs de dos, tête ou nuque : ne JAMAIS mobiliser la victime, et conseiller à la victime de ne faire aucun mouvement.
Il est possible de réaliser un maintien de tête. Sans pression, je place mes mains de chaque côté de la nuque de la victime pour stabiliser le rachis cervical. Si le maintien de tête a été entrepris, il doit obligatoirement être maintenu jusqu'à l'arrivée des secours.
En cas de traumatisme d'un membre :
- Interdire toute mobilisation du membre atteint ;
- Appeler les secours (15) ;
- Surveiller la victime.
La victime a des convulsions
S'écarter de la victime lors des convulsions et éloigner tout objet dangereux.
La victime ne répond pas et ne respire pas : Arrêt Cardio-Respiratoire (ACR)
Attention aux GASPS (mouvements , qui peuvent faire croire que la personne respire.
Dès perte de connaissance et arrêt de la respiration : faire alerter, demander un défibrillateur, procéder au massage cardiaque.
En cas d'arrêt cardiaque, les premières minutes sont les plus importantes.
Lors d'un Arrêt Cardio-Respiratoire, il faut mettre en route la chaîne de survie :
- Appeler les secours professionneles.
- Masser : 120 pulsations par minute (2 par seconde), puis deux insufflations en bouche-à-bouche (avec occlusion des narines et pinçant le nez de la victime).
- Défibrillation (en ayant installé et mis en route le défibrillateur).
- Prise en charge par une équipe médicalisée.
Pour utiliser le défibrillateur :
- s'assurer qu'il n'y a pas de fuite de gaz ou de vapeurs d'essence ;
- s'assurer que la victime est allongée sur une surface sèche et non métallique ;
- dénuder le torse de la victime (couper ou déchirer) ;
- si besoin, sécher rapidement le torse de la victime ;
- si besoin (et si possible), raser / couper les poils à l'endroit où doivent être posées les deux électrodes : l'une sur la clavicule droite de la victime, l'autre sur les côtes flottantes gauches ;
- allumer l'appareil et suivre les consignes émises par l'appareil.
Attention à bien s'écarter de la victime lorsque l'appareil procède à :
- l'analyse du rythme cardiaque ;
- la délivrance des chocs électriques.
Le défibrillateur arrêt la fibrillation ventriculaire et relance le cœur (notion de "reset") sur un rythme normal. L'appareil délivre un choc électrique seulement si c'est utile, donc en cas de doute, ne pas hésiter à l'utiliser.
Information complémentaires :
- le défibrillateur est utile uniquement en cas de fibrillation ventriculaire (trouble du rythme cardiaque), cependant cela correspondant à la majorité des arrêts cardiaques ;
- le massage cardiaque (Réanimation Cardio Pulmonaire) est utile dans tous les cas.
Le massage cardiaque permet de rétablir artificiellement une respiration et une circulation sanguine efficaces. Il doit être effectué dans tous les cas, indépendamment de l'utilisation d'un défibrillateur.
Si je suis seul en présence d'une victime d'arrêt cardio-respiratoire, à moins qu'il soit à forte proximité, je ne prends pas le temps d'aller chercher le fibrillateur ; je commence immédiatement la Réanimation Cardio-Pulmonaire.
Le massage cardiaque (Réanimation Cardio-Pulmonaire) consiste à compresser / écraser le cœur de la victime avec son sternum, en appuyant sur sa cage thoracique.
La victime doit être allongée sur le dos sur un plan dur.
Les compressions thoraciques doivent être effectuées en appuyant avec le talon de la main au centre de la poitrine de la victime, au bas du sternum.
On utilise les deux mains, positionnées l'une sur l'autre pour une victime de plus de 8 ans, une seule main pour une victime de moins de 8 ans et seulement deux doigts pour un nourrisson.
La cage thoracique d'une victime de plus de 8 ans doit être enfoncée de 6 cm, et d'un tiers de l'épaisseur du thorax pour une victime de moins de 8 ans.
En France on fait alterner 30 compressions à un rythme de 100-120 BPM (120 BPM sont souvent recommandées) et deux insufflations en bouche à bouche.
Lors des insufflations, la tête de la victime doit être placée en position de libération des voies aériennes ; ma bouche doit "encercler" les lèvres de la victime, et le nez de la victime doit être pincé afin que l'air que j'insuffle ne puisse s'échapper par les narines de la victime. A chaque insufflation, je dois voir la poitrine de la victime se soulever.
Pour procéder à des insufflations sur un nourrisson, ma bouche doit inclure le nez de la victime.